HISTOIRE DE L'OBSERVATOIRE CHARLES FEHRENBACH


L'observatoire Charles Fehrenbach est la concrétisation du rêve de passionnés d'observations astronomiques qui, durant les années 1980 avaient découvert les caractéristiques exceptionnelles d'un site situé sur les hauteurs du village de Prisches et à une cinquantaine de kilomètres des villes source de pollution lumineuse (Valenciennes, Cambrai, Maubeuge). Cette équipe de passionnés faisait alors partie du Club Uranie de Saint Saulve (59880) et observait en plein champ à moins d'un kilomètre de l'implantation de l'observatoire. L'idée d'une base fixe hantait déjà à l'époque tous les esprits mais faute de moyens financiers et de temps en raison des études et contingences diverses de la vie courante, ce projet est resté au stade de la fiction durant environ 30 ans.



En février 2012, l'un des membres de l'équipe initiale, Philippe Morel, fait l'acquisition d'un immeuble agricole en triste état et édifié sur 450m² de terrain, réunissant toutes les conditions propres à recevoir le projet d'observatoire.
En préalable à cette acquisition autorisation d'extinction des éclairages publics du village lors des observations est donnée par la Municipalité de Prisches.


Barbecue astro sur la place de Prisches, © : Philippe Morel et Patrick Caillot.

Dès lors, nait une complicité de chaque instant entre cette Municipalité et l'observatoire, plaçant ce dernier presqu'au centre d'un cercle de 10km de rayon sans pollution lumineuse nocturne en un site exceptionnel par la constance de la stabilité des images télescopiques quand la situation météorologique générale le permet.



D'avril 2012 à octobre 2014, le projet est défini et de gros travaux d'aménagement de l'immeuble agricole sont réalisés. Ce dernier est transformé en un bâtiment d'accueil et d'hébergement doté d'une salle de conférences d'une surface de 48m² pouvant recevoir une quarantaine de personnes et de tout le confort permettant d'en faire aussi une très agréable pièce de vie pour les observateurs en séjour sur le site.



En juin 2015, durant l'exposition "Camille Flammarion, l'expo des 90 ans".

Cette salle de conférences prend place dans une ancienne étable dont le sol réalisé en briques penchait de tous les cotés. Ce sol a été remplacé par un ensemble alliant briques à champ et dalles datant de la fin du XVIIIème siècle sauvées en 1980 de la démolition de l'église Sainte Barbe de Mazingarbe (62670). L
e dessin réalisé sur ces 48m² a servi de modèle au logo de l'observatoire.




Son accès d'origine était limité à 0,90m de largeur, soit, bien trop peu pour y accueillir du public. La largeur de cette ouverture a été portée à 1,5m et limitée par un harpage en pierres bleues du XVIIème siècle récupéré sur une démolition voisine ; le lintaux consistant en la réutilisation d'une marche de seuil d'église.



Jouxtant l'ancienne étable, un garage de 8 X 3m a été partagé en trois locaux : une salle d'eau ouvrant sur l'ouest par l'ancienne ouverture et sur la salle de conférences, un garage à télescopes ouvrant sur le sud et une cuisine ouvrant sur la salle de conférences.



La partie sud du bâtiment est dédiée aux observations essentiellement planétaires sur une terrasse de 35m² placée à une vingtaine de mètres en retrait de l'entrée de la propriété. A été aménagé un "garage à télescopes" recevant actuellement plusieurs instruments.



Dès ce garage délimité et alors que le reste de l'immeuble était en plein chantier est arrivé en décembre 2013 un télescope Schmidt-Cassegrain Celestron 14 ; un "collector" orange de 1976, souvenir des Journées de l'Occasion en Astronomie 2012 dans l'attente de l'arrivée d'un télescope équatorial à fourche TRASSUD de 406mm en combinaison Newton-Cassegrain-Nasmyth. Le télescope et le chantier étaient alors alimentés en électricité au moyen d'un câble venant d'une propriété voisine avant que ne prenne place un compteur de chantier mis à disposition par la Municipalité de Prisches. Actuellement le C14 peut être alimenté ainsi que plusieurs autres instruments au moyen d'un alimentation stabilisée connectée à un onduleur et à un parafoudre.



Cette définition de la vocation d'accueil de l'immeuble exigeant une extension du projet initial, la propriété a gagné 2450m² vers le nord et en proclive, permettant l'installation future d'une zone d'observations comptant 4 abris à télescopes et une tour d'observation destinée à recevoir le plus gros télescope du site ; dans un premier temps, un télescope Newton de 535mm ouvert à F/D=3,3 (optique Ritchey/Couder) sur équatorial en fer à cheval (réalisation mécanique TRASSUD). Cet ensemble pourra fonctionner en mode "Remote". L'ensemble du site est situé entre 190 et 196m d'altitude, soit, sur l'un des endroits les plus élevés du "plat pays qui est le Nord".


Le T535. Optique Newton ouverte à F/D = 3,3 commencée par Georges Willis Ritchey et terminée par André Couder en 1927.

Pierre Bourge (1921-2013) aux côtés du télescope de 340mm. Optique newton Bacchi ouverte à F/D = 3,5.

Le télescope de 300mm sur monture anglaise, optique et mécanique : René Verseau et Jean Texereau.



Horizons sud (en haut) et nord depuis la future zone d'observations.

Le reste de l'espace sera aménagé dans l'esprit du jardin observatoire que Pierre Bourge (1921-2013) a toujours appelé de ses vœux et qu'il n'a jamais pu réaliser. Les lieux sont d'ailleurs très emprunts de sa mémoire puisqu'ils constituent désormais le siège du nouvel Astro Club de France.



Est, entre autre, prévue dès que le financement en sera bouclé l'édification d'un amphithéâtre d'extérieur destinée aux veillée astronomiques, lectures des constellations et autre spectacle en lien avec l'astronomie et les sciences s'y rapportant.



L'astronome Charles Fehrenbach (1914-2008) a donné son nom à l'observatoire en souvenir de l'amitié qui le liait au propriétaire des lieux et dont la concrétisation fut la réédition en 2007 chez Vuibert du livre Des Hommes, des Télescopes, des Etoiles. Nombre de souvenirs et de livres ayant constitué sa bibliothèque sont aujourd'hui réunis en un fonds joint aux collections de l'observatoire riches d'environ 6000 ouvrages.


Dans la salle de conférences 4 jours avant l'inauguration.

Charles Henry Clermonté, un directeur d'entreprise de BTP hors du commun.

Un colis très attendu venu de Pologne arrivé à J - 2 : les fenêtres.

J - 1 à 2h du matin.

J - 1 à 15h : atelier maçonnerie pour les premiers arrivés.

J - 1 à 18h : mission accomplie !

Il importait donc de procéder à une inauguration au cours de l'année 2014 afin d'honorer en même temps le centenaire de la naissance de Charles Fehrenbach, rendant indispensable l'accélération des travaux réalisés par la société La Nordiste BTP dès la fin août 2014.


Nassim Seghouani (observatoire d'Alger) et Dominique Dallery aux binoculaires, Jamal Mimouni (association Sirius et Université El Mentori, Constantine, Algérie) et Christiane Blanchard captivés par l'atelier lames minces de météorites d'Hélène Reyss.

L'Algérie, la Suisse et toutes les régions de France sont présentes à la "star party" inaugurale, © : Pascal Tamburini, ACF.

En attendant les discours, © : Sylvain Dantonel.

Le temps des discours.

Catherine Cesarsky vient de dévoiler la plaque inaugurale.

Juste après l'inauguration le 19 octobre 2014. De gauche à droite : Jamal Minouni (Sirius, Constantine, Algérie), Michel Fehrenbach, Roger Ferlet (IAP-HOU), Nassim Seghouani (Observatoire d'Alger), Catherine Cesarsky (CEA), Philippe Morel (OBSCF - ACF), Agnès Acker (Observatoire de Strasbourg), Jean Claude Fovez (Maire de Prisches), Christian Bataille (Député), Charles Henry Clermonté (SAS La Nordiste BTP),
© : "L'Observateur de l'Avesnois" et Pascal Tamburini, ACF.


Cette attribution a donné lieu le 19 octobre 2014 à une inauguration en présence de la presque totalité des pionniers de l'équipe initiale et réunissant des personnalités d'exception. Cette dernière a été présidée par Madame Catherine Cesarsky, Haut Commissaire à l'énergie atomique, Présidente honoraire de l'Union Astronomique Internationale, membre de l'Académie des Sciences de Paris et de plusieurs autres capitales. Cette dernière est marraine de l'observatoire tout comme Madame Agnès Acker, astrophysicienne à l'observatoire de Strasbourg. Les parrains sont Monsieur Roger Ferlet, astrophysicien, Directeur de recherches à l'Institut d'Astrophysique de Paris et Monsieur Michel Fehrenbach, ingénieur géophysicien et aussi l'un des fils de Charles Fehrenbach.



L'observatoire Charles Fehrenbach est donc appelé à devenir un trait d'union entre le public et les passionnés tant professionnels qu'amateurs d'astronomie.





 Retour au sommaire